SERRES



SERRES

/ with Hugo Pernet, Noémie Razurel, Théophile Thomas
LAMEZZ- 2013 - LYON - France

Les œuvres d'art ne poussent pas dans les salles d'exposition. En général, elles y sont transportées depuis l'atelier, ou elles ont mûri sur papier avant d'y être réalisées. L’exposition dans un espace "white cube" peut se lire comme une mise à distance dans un cadre plus abstrait, isolé. La serre, elle, est un lieu de croissance protégé mais conçu pour interagir fortement avec l'extérieur. Faire une exposition dans un atelier n’est pas la même chose que faire une exposition dans un centre d’art ou une galerie, et ce n’est pas non plus faire une ouverture d’atelier. A la fois sculpture et dispositif de monstration, Serre se présente sous la forme d’une salle transparente, d’un espace d’exposition dans l’espace d’atelier – une hybridation de white cube et de serre horticole. A l’intérieur, une exposition au sens classique du terme : dessins et peintures abstraites dérivant de motifs végétaux ou artisanaux. A l’extérieur, une réflexion inspirée par le travail de monteur ou graphiste pour la Biennale. Serre répond ainsi à sa manière au désir et à la difficulté de faire sa petite exposition dans la grande. Dans ses leçons de poétique données à Vancouver en 1965, le poète américain Jack Spicer tente d’expliquer comment il « fait en sorte que le poème advienne ». La « serre » imaginée par Frédéric Houvert doit nous aider à faire en sorte que l’exposition advienne. Les œuvres d'art ne poussent pas dans les salles d'exposition, mais elles devraient en donner l’illusion.


Hugo Pernet, Juin 2013